« Rio, c’est un laboratoire de lumière »
- Manuel Besse

- 3 sept.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 sept.

Entretien avec Manuel Besse, pour Via Terra – Voyage Photo
Interviewer — Manuel, pourquoi Rio de Janeiro ? Qu’est-ce qui vous y ramène, encore et toujours ?
Manuel Besse — Parce qu’aucune autre ville ne condense autant d’éléments contradictoires et pourtant harmonieux : la forêt atlantique qui descend jusqu’à l’océan, la verticalité minérale, la peau salée du vent, et ces lumières qui changent d’humeur d’une heure à l’autre. À Rio, la lumière n’éclaire pas seulement les scènes : elle scénarise la journée. À l’aube, elle est diaphane et bleutée sur Copacabana ; au zénith, elle devient frontale, crue, presque hostile ; au couchant, elle dore jusqu’aux reliefs de la Tijuca et fait vibrer la baie de Guanabara. Pour un photographe, c’est un laboratoire à ciel ouvert. Mon travail a toujours cherché à mettre l’humain et les lieux en vérité, sans posture ni artifice ; Rio, par son énergie brute, permet précisément cette exigence, et c’est ce que je défends dans mon approche d’auteur et via l’agence Posto 5 que j’ai fondée pour porter des récits ancrés dans le réel.
Interviewer — Vous parlez de lumière comme d’un personnage. Comment la travaillez-vous techniquement ?
Manuel — J’enseigne aux stagiaires à « lire » la lumière avant même d’envisager le réglage. Concrètement, on alterne trois grammaires :
L’aube/fin de journée : travailler en ISO modérés, ouverture moyenne (f/4–f/5.6) pour garder du modelé, et penser au contre-jour assumé pour révéler silhouettes et halos.
Lumière dure de midi : accepter la densité ; je privilégie l’ombre portée, les bordures de lumière, les textures (pavés, façades, écume). On corrige finement l’exposition à la molette plutôt que de « sur-filtrer ».
Ambiances mixtes (forêt x ville) : la Tijuca impose d’équilibrer dominantes vertes et contrastes. Je conseille une mesure spot sur les hautes lumières et un histogramme surveillé.Côté matériel, je pousse toujours à la légèreté : un hybride réactif, un zoom polyvalent 24-70 mm et une focale fixe discrète (35 mm ou 50 mm). On complète d’un petit trépied, de batteries, d’un sac passe-partout. L’idée est de rester mobile et présent au monde, pas penché sur un sac. ViaTerra-VoyagePhoto
Interviewer — On dit souvent que les Cariocas ont une chaleur humaine particulière. Est-ce aussi votre expérience de terrain ?
Manuel — Absolument. Il y a une douceur dans le regard, un humour, une disponibilité inattendue. Dans la rue, je commence par être présent avant d’être photographe : un « bom dia », un sourire, parfois un geste de connivence suffit. Le portrait « sur le vif » n’est pas volé, il est reçu. On travaille beaucoup cette éthique pendant les stages : savoir demander, savoir remercier, accepter le refus. Mon noir & blanc, qui cherche la densité humaine plus que l’effet, vient de là : c’est une manière de styliser sans travestir.
Interviewer — Justement, à quoi ressemble une journée type avec Via Terra – Voyage Photo ?
Manuel — Elle est rythmée et pensée pour progresser en situation réelle. On démarre tôt sur le littoral (Copacabana ou Ipanema), on poursuit en altitude ou sous couvert (Tijuca, Corcovado) et on revient en fin d’après-midi vers une ambiance de rue (Santa Teresa, Vidigal, parfois un retour sur Rocinha selon les conditions). Chaque jour a un thème de reportage, une mission du matin, une autre l’après-midi, puis une lecture d’images le soir. Le groupe est volontairement réduit (4 à 6 personnes) pour me permettre de suivre chacun, à tour de rôle, sur le terrain puis en editing. L’objectif n’est pas d’« empiler des photos », mais de construire une séquence cohérente qui vous ressemble.
Interviewer — Quels lieux travaillez-vous le plus ? Et pourquoi ?
Manuel -
Copacabana / Ipanema. À l’aube, la respiration de la ville est visible : coureurs, pêcheurs, nageurs, silhouettes contre la vague. C’est idéal pour la temporalité d’un récit (débuter, laisser monter l’intensité).
Forêt de Tijuca / Corcovado. La transition jungle–ville est l’ADN de Rio. On travaille la profondeur, les textures, l’haleine humide de la canopée qui teinte les couleurs.
Vidigal / Rocinha. Uniquement dans un cadre sécurisé et préparé, pour des portraits environnementaux et des vues en surplomb qui restituent l’emboîtement de la ville.
Pain de Sucre / Morro da Urca. C’est le théâtre du golden hour ; parfois on ajoute un vol en hélicoptère pour travailler la composition aérienne et le rapport d’échelle.
Centre historique & Santa Teresa. Graphismes, tramway, plans rapprochés ; parfait pour la narration urbaine.Ce maillage de lieux, je l’ai conçu pour que chaque participant vive plusieurs registres de lumière et d’espace dans la même journée.
Interviewer — La sécurité à Rio fait souvent hésiter. Comment l’abordez-vous, très concrètement, avec Via Terra ?
Manuel — D’abord avec du repérage, des horaires maîtrisés et des itinéraires validés. Nous avançons en petit groupe, sans ostentation matérielle, et avec des consignes claires (tenue sobre, sac discret, téléphone rangé lors des déplacements). Les zones sensibles ne sont jamais abordées « au hasard » : soit nous renonçons, soit nous y allons dans un cadre et des conditions précis. La logistique est organisée (transferts, déplacements locaux, autorisations quand nécessaire) et nous avons un partenariat avec ACS Assurances pour que chacun parte l’esprit tranquille. L’essentiel, c’est que la créativité n’est jamais opposée à la sécurité : le cadre augmente votre liberté de photographier.
Interviewer — Et côté confort ? Où dort-on, comment se passent les repas ?
Manuel — Le premier soir, transfert privé et arrivée dans un hôtel 5 étoiles à Copacabana pour se poser avant d’attaquer. Selon les sessions, nous proposons aussi une nuit de veille en hébergement de standing à Copacabana (option) pour amortir le décalage et commencer le stage reposé. Ensuite, les repas mêlent cantinas locales et adresses cariocas — c’est un moment d’échanges précieux. Pour celles et ceux qui veulent prolonger l’aventure, nous pouvons réserver des appartements tout confort à Copacabana ou Ipanema et proposer du coaching additionnel (Editing, portfolio).
Interviewer — Comment se traduit votre pédagogie « sur le terrain » pendant la journée ?
Manuel — Je ne « déverse » pas un cours, je cadence des micro-exercices : une heure portrait à 35 mm au ras du sable ; puis graphisme sur trottoirs en damier (ligne, répétition, respiration) ; plus tard, contre-jour assumé face à l’océan ; en fin d’après-midi, séquence narrative en trois plans (plan large d’implantation, plan moyen d’action, plan serré émotion). En soirée, la lecture d’images est un moment structurant : on pose vos fichiers sur la table, on commente, on émonde, on découvre votre voix en négatif. Cette méthode, Via Terra l’a bâtie pour que votre progression soit tangible chaque jour.
Interviewer — Quel équipement minimum recommandez-vous aux participants ?
Manuel — Un hybride ou reflex léger avec une optique polyvalente (24-70 mm f/2.8 ou équivalent) et une focale fixe (35 mm ou 50 mm), 2–3 batteries, deux cartes rapides, un mini-trépied, un sac discret. On voit ensemble l’intérêt (ou non) d’un filtre ND pour l’eau et d’un pare-soleil pour dompter les reflets. Je préfère un kit simple, maîtrisé et collé au corps. L’important n’est pas l’arsenal, c’est le regard — et la capacité à bouger léger dans une grande ville tropicale.
Interviewer — La couleur de Rio est spectaculaire, mais votre œuvre est aussi largement associée au noir & blanc. Comment arbitrez-vous ?
Manuel — Je ne choisis pas contre la couleur, je choisis pour la densité dramatique. À Rio, certaines scènes réclament la couleur — carnaval, enseignes, plages saturées —, d’autres gagnent en force quand on réduit la partition à des valeurs. Le noir & blanc m’aide à filtrer l’anecdotique, à garder l’ossature des choses : lignes, volumes, visages. C’est aussi l’héritage d’un parcours où la photographie documentaire et le portrait se nouent — un langage que la presse internationale m’a souvent attribué. Pendant le stage, on travaille les deux : votre cadence couleur, et votre respiration N&B.
Interviewer — Qu’emporte un stagiaire en repartant ?
Manuel — Un portfolio construit, une méthode pour raconter une histoire en images, des réflexes de terrain (anticipation, placement, gestion de la lumière), et surtout l’assurance d’un regard plus net. Beaucoup me disent qu’en une semaine, ils ont progressé comme en plusieurs années. C’est ce que permet un groupe restreint, un coaching individuel et des lectures d’images quotidiennes — le tout dans un environnement qui offre, chaque jour, un éventail de situations unique au monde.
Les réussites des anciens stagiaires de manuel Besse
Interviewer — Vous formez depuis longtemps. Quels résultats observez-vous chez vos anciens stagiaires ?
Manuel — C’est ma plus grande fierté. Plusieurs anciens participants de mes voyages photo sont aujourd’hui devenus des photographes professionnels reconnus, notamment dans le domaine du paysage et du documentaire. Certains exposent, d’autres publient dans la presse. Cela prouve que ces stages ne sont pas seulement des voyages : ce sont de véritables tremplins créatifs et professionnels.
Noir & blanc ou couleur : trouver son langage photographique
Manuel — Rio est une ville saturée de couleurs, mais le noir & blanc reste un outil puissant pour extraire l’essence d’une scène. Pendant le stage, j’accompagne les stagiaires dans les deux registres : oser la couleur quand elle enrichit l’image, et choisir le noir & blanc quand il révèle la force du sujet.
Interviewer — Un dernier mot pour celles et ceux qui hésitent à s’inscrire ?
Manuel — Si vous aimez la photographie vivante, si vous avez envie d’apprendre dans la vraie ville, avec ses imprévus, ses rires, ses éclats de soleil et ses silences de forêt, Rio est un terrain de jeu incomparable. Vous ne venez pas pour collectionner des cartes postales ; vous venez affûter un regard et vous révéler. On s’occupe de la logistique, de la sécurité, du rythme ; à vous d’oser, d’écouter la lumière, et de laisser la ville s’écrire dans votre capteur.
On vous attend à Copacabana.
Informations pratiques (extrait)
Stage Photo à Rio de Janeiro avec Manuel Besse – Via Terra Voyage Photo
Sessions en petits groupes 4–6 personnes, avec coaching individuel et lectures d’images quotidiennes. Accueil aéroport et hébergements de standing proposés, avec hôtel 5★ à Copacabana au démarrage selon le programme. Partenariat ACS Assurances pour votre tranquillité d’esprit.
Lieux travaillés (selon conditions) : Copacabana, Ipanema, Forêt de Tijuca / Corcovado, Vidigal / Rocinha, Pain de Sucre / Morro da Urca, centre historique & Santa Teresa. Vol en hélicoptère possible sur certaines sessions.
Approche artistique : récit documentaire, exigence d’authenticité, noir & blanc et couleur selon intention, travail reconnu et publié. Agence Posto 5 fondée à Rio pour porter des projets d’auteurs.
Réservations & détails : programme complet, calendrier et tarifs sur Via Terra – Voyage Photo.
Pourquoi choisir Via Terra Voyage Photo et Manuel Besse ?
Un photographe primé (AAP Magazine, Refocus Awards, Prix de Saint-Tropez).
Un groupe limité pour un suivi personnalisé.
Une organisation haut de gamme et sécurisée.
Une pédagogie adaptée à tous les niveaux.
Un environnement unique : Rio, « laboratoire de lumière ».
SITE WEB DE MANUEL BESSE https://www.manuelbesse.com/
FAQ – Stage Photo à Rio de Janeiro
👉 Rio de Janeiro est-il sûr pour un stage photo ?
Oui. Le stage est organisé avec un cadre strict : petits groupes, repérages, déplacements sécurisés et hébergements haut de gamme. Tout est pensé pour que vous photographiiez l’esprit libre.
👉 À qui s’adresse le voyage photo à Rio ?
À tous : débutants, amateurs, confirmés. Chacun progresse à son rythme, avec un accompagnement individualisé.
👉 Quel matériel photo emporter ?
Un hybride ou reflex léger avec un zoom polyvalent (24-70 mm) et une focale fixe (35 mm ou 50 mm). Batteries, cartes rapides, trépied compact. L’important : voyager léger.
👉 Que vais-je apprendre ?
À maîtriser la lumière naturelle, à composer des séquences cohérentes, à développer un regard personnel, et à construire un portfolio solide.
👉 Quels sont les lieux visités ?
Copacabana, Ipanema, Tijuca, Santa Teresa, centre historique, Pain de Sucre, Morro da Urca, et certaines favelas (dans des conditions
stage photo Rio de Janeiro, voyage photo Brésil, workshop photo Rio, stage photo Copacabana, séjour photo Brésil, Manuel Besse photographe, Via Terra Voyage Photo, atelier photo paysage, apprendre la photographie à Rio, stage photo tous niveaux.









Commentaires